Le Royaume-Uni renoue avec les tests de cosmétiques sur les animaux 25 ans après les avoir interdits

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Alors que le Royaume-Uni était pionnier en matière de cosmétiques «cruelty free», son gouvernement vient d'autoriser à nouveau les tests sur les dans certains contextes. Cette décision fait écho à la réglementation de l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA), qui a mis en place en 2020 des règles obligeant les entreprises à tester leurs produits sur les animaux pour garantir la des travailleurs. Cependant, face à la grogne des associations de défense des animaux, des entreprises de cosmétiques et du public, l'ECHA cherche déjà des alternatives «in silico» pour éviter de recourir aux tests sur les animaux.

L'histoire du test de cosmétiques sur les animaux

Le test de Draize, développé en 1944 par les toxicologues John H. Draize et Jacob M. Spines, avait pour but de vérifier la toxicité d'une substance avant de la proposer à la consommation humaine à des fins cosmétiques ou pharmaceutiques. Cette méthode consistait à appliquer la substance sur l'œil ou la peau rasée d'un lapin, puis à observer si une irritation se produisait. Au fil du temps, ce test a été critiqué pour sa cruauté envers les animaux et son manque d'efficacité. Parallèlement, d'autres tests tout aussi cruels ont vu le jour, poussant les chercheurs à chercher des alternatives sans cruauté animale (cruelty free).

L'essor des produits cruelty free

Il existe environ 15 000 ingrédients déjà testés et reconnus sûrs pour leur utilisation dans les cosmétiques. Grâce à cela, les produits cruelty free ont vu le jour. Le Royaume-Uni a été l'un des premiers pays à interdire les tests sur les animaux, rapidement suivi par l'Union européenne, le Mexique, la Colombie, la Norvège et Israël, entre autres. Cependant, certains pays, comme la Chine, exigeaient que les produits commercialisés sur leur territoire soient d'abord testés sur les animaux, contraignant de nombreuses marques européennes à s'y plier pour pouvoir vendre en Chine. Heureusement, cette exigence n'existe plus en Chine, permettant à la majorité des marques européennes d'être cruelty free.

Les tests in silico pour éviter la cruauté envers les animaux

L'ECHA insiste sur le fait que les tests sur les animaux doivent être un dernier recours. Des alternatives efficaces pour analyser les effets à court terme tels que l'irritation oculaire ou la sensibilisation de la peau existent déjà. Cependant, les tests sur les animaux peuvent toujours être nécessaires pour étudier les effets à moyen et long terme, tels que les effets sur la reproduction. Des recherches sont en cours pour développer des alternatives in silico, c'est-à-dire des simulations informatiques de molécules chimiques ou d'environnements vivants, afin de remplacer les tests sur les animaux. Ces modèles permettent d'étudier les effets pharmacologiques de certaines substances, leur interaction avec d'autres molécules et les éventuels effets indésirables sur la santé humaine. On commence même à imprimer de la peau artificielle pour tester les effets de nouveaux ingrédients. L' a donc un rôle important à jouer dans ce domaine.

Le Royaume-Uni abandonne le statut cruelty free

La décision du Royaume-Uni a conduit l'organisation Cruelty Free International à publier une lettre signée par plus de 80 marques de maquillage, condamnant cette mesure. Malgré les recherches sur les alternatives menées en Europe, le gouvernement britannique prévoit de maintenir sa décision, qu'il juge parfaitement légale.

Les temps changent, mais parfois, il semble que nous faisons un pas en arrière au lieu d'avancer. Il est crucial de continuer à chercher des alternatives aux tests sur les animaux et de soutenir les entreprises qui s'engagent dans cette voie pour assurer un avenir plus éthique et respectueux des animaux.

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