Le mystère des mensonges dévoilé : pourquoi mentons-nous vraiment ?

Modifié le
Lecture: 3 minutes
© DepositPhotos
Afficher le sommaire Masquer le sommaire

Plongez dans les méandres de notre cerveau pour comprendre pourquoi nous sommes parfois tentés de mentir. Découvrez comment ce comportement, bien que souvent décrié, peut parfois se révéler être un outil social efficace.

Le mensonge : une pratique plus courante qu'on ne le pense

Selon une étude récente, il semblerait que nous soyons tous susceptibles de mentir lors d'environ un cinquième de nos interactions sociales de plus de dix minutes. Les femmes auraient tendance à privilégier les mensonges altruistes, destinés à protéger autrui. Mais alors, pourquoi avons-nous recours au mensonge ?

Le mensonge a souvent mauvaise réputation, pourtant, il existe une multitude de raisons qui peuvent nous pousser à mentir. Parfois, une affirmation peut s'avérer fausse selon le contexte dans lequel elle est prononcée. Mais au-delà de notre perception personnelle du mensonge, nous sommes tous confrontés à la tentation de mentir.

L'instinct de mentir : une question de survie ?

Il existe des personnes pour qui le mensonge semble être le seul moyen d'expression. Ce comportement, connu sous le nom de mythomanie ou pseudologie fantastique, est reconnu comme un trouble psychologique. Il se caractérise par une tendance compulsive à mentir. Mais que se passe-t-il dans notre cerveau lorsque nous mentons ? Qu'est-ce qui pousse notre cerveau à opter pour le mensonge ?

Robert Feldman, professeur de psychologie à l'Université du Massachusetts Amherst, explique que la principale raison pour laquelle nous sommes parfois malhonnêtes est que « le mensonge est une tactique sociale très efficace ». En effet, nous avons tendance à ne pas nous attendre à ce qu'on nous mente, nous partons du principe que nous entendons la vérité.

Mentir : un ‘lubrifiant social'

Nous mentons pour de nombreuses raisons : pour sauver les apparences, pour éviter de blesser les sentiments d'autrui, pour impressionner, pour échapper à nos responsabilités, pour cacher nos méfaits… Le mensonge peut donc être considéré comme un « lubrifiant social« .

Bella DePaulo, psychologue chercheuse à l'Université de Virginie, a confirmé que le mensonge est simplement une condition de vie. Dans ses recherches, elle a constaté que les hommes et les femmes mentent dans environ un cinquième de leurs interactions sociales qui durent 10 minutes ou plus. Cependant, elle souligne que les femmes « sont plus susceptibles de dire des mensonges altruistes pour éviter de blesser les sentiments d'autrui, et les hommes sont plus susceptibles de mentir sur eux-mêmes ».

Le mensonge : une affaire de cerveau

Lorsque nous mentons, certaines parties de notre cerveau sont stimulées. Tout d'abord, le lobe frontal (du néocortex), qui a la capacité de supprimer une vérité. Ensuite, le système limbique est stimulé en raison de l'anxiété générée par le mensonge. Ce système est également responsable du sentiment de culpabilité que nous pouvons ressentir après avoir menti. Enfin, le lobe temporal, qui est chargé de récupérer les souvenirs et de créer des images mentales, est également sollicité. En effet, lorsque nous mentons, nous devons d'abord nous convaincre nous-mêmes.

En outre, le cortex cingulaire anterior, qui aide à contrôler les erreurs, et la cortex prefrontal lateral dorsal, qui tente de contrôler notre comportement pour l'adapter au mensonge, sont également impliquées. En résumé, lorsque nous mentons, notre cerveau est très sollicité.

Selon Healthline, il est possible que vous soyez plus enclin à mentir si vous avez du mal à établir des limites dans votre vie personnelle ou professionnelle. « Demandez-vous toujours quel serait le pire résultat si vous décidiez de dire la vérité« , conseillent-ils.

Le mensonge : un mal nécessaire ?

Le mensonge est souvent perçu comme un acte répréhensible. Cependant, il peut parfois s'avérer être un outil social efficace. En effet, le mensonge peut nous aider à éviter de blesser les sentiments d'autrui, à impressionner, à échapper à nos responsabilités ou encore à cacher nos méfaits. Ainsi, malgré sa mauvaise réputation, le mensonge peut parfois jouer un rôle positif dans nos interactions sociales.

Le mensonge est un phénomène complexe qui implique de nombreux mécanismes cérébraux. Bien que souvent décrié, il peut parfois se révéler être un outil social efficace. Alors, la prochaine fois que vous serez tenté de mentir, souvenez-vous que votre cerveau est simplement en train de faire son .

3.6/5 - (11 votes)