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L'année 2022 a été marquée par une hausse sans précédent de l'absentéisme au travail. Une étude d'Axa France met en lumière les facteurs clés de cette tendance préoccupante. Découvrons ensemble les raisons de cet absentéisme record.
L'absentéisme au travail : une bombe à retardement pour les entreprises
En 2022, l'absentéisme au travail a atteint des niveaux jamais vus auparavant, selon Diane Milleron-Deperrois, directrice générale d'Axa Santé et collectives. Cette tendance alarmante a des conséquences lourdes pour les entreprises, notamment une perte de productivité, une dégradation de la qualité du service et une pression accrue sur les salariés présents. Malgré ces impacts, les politiques de prévention restent insuffisantes. En effet, le taux d'absentéisme a grimpé à un niveau record de 44% en 2022, contre 30% en 2019, année pré-Covid.
Parallèlement, la fréquence des arrêts de travail a augmenté de manière significative, atteignant 86 arrêts pour 100 salariés, soit une hausse de 54% par rapport à 2019. Le taux d'absentéisme global, qui mesure le nombre de jours d'inactivité par rapport au nombre total de jours calendaires, a atteint 4,5% en 2022, contre 3,9% en 2020 et 2021 et 3,2% en 2019. Le début de l'année 2022 a été particulièrement marqué par un taux d'absentéisme quasi-record de 6% en janvier.
La santé mentale des salariés : une préoccupation majeure
Les épidémies ne sont pas les seules responsables de cette hausse de l'absentéisme. En effet, les arrêts maladie pour des “troubles latents”, tels que les troubles psychologiques et musculo-squelettiques, ont explosé avec la crise sanitaire. Les troubles psychologiques sont devenus la première cause d'arrêts de travail de longue durée, représentant 22,2% des arrêts de plus de 30 jours en 2022, contre 18,2% en 2019.
Ce constat est d'autant plus préoccupant que l'absentéisme a particulièrement augmenté chez les jeunes salariés. Le taux d'absentéisme des moins de 30 ans a ainsi augmenté de plus de 50% entre 2019 et 2022. La crise sanitaire et la réouverture des lieux de convivialité ont sans doute contribué à cette propagation des virus chez les jeunes. Mais la santé mentale reste un enjeu majeur pour cette tranche d'âge, comme le souligne Diane Milleron-Deperrois.
Des arrêts de travail de plus en plus longs : une tendance inquiétante
Malgré une baisse de la durée moyenne des arrêts de travail, de 10% en trois ans, cette tendance est trompeuse. En effet, le nombre d'arrêts de courte durée a fortement augmenté, masquant ainsi l'augmentation de la durée des arrêts plus longs. La durée des arrêts de plus de 90 jours a ainsi augmenté de 11,2% entre 2019 et 2022, passant de 161 à 179 jours en moyenne. Cette augmentation de la durée des arrêts de travail de longue durée est une véritable “dérive”, alerte Yves Hérault, directeur data chez Axa Santé et collectives.
En conséquence, le coût direct de l'absentéisme pour les entreprises a explosé, passant de 3,4% de la masse salariale en 2019 à 4,4% en 2022. Cette donnée, qui ne comprend pas les coûts indirects de l'absentéisme, tels que la baisse de la productivité, la désorganisation du travail et les coûts de remplacement du salarié absent, est un indicateur alarmant de l'impact économique de l'absentéisme.
Quelles perspectives pour 2023 ?
Pour 2023, Axa France anticipe une légère accalmie, avec un taux d'absentéisme et un pourcentage de salariés absents au moins un jour en baisse par rapport à 2022. Cependant, ces deux indicateurs resteraient nettement supérieurs aux niveaux enregistrés en 2019. Cette prévision souligne l'importance de mettre en place des politiques de prévention efficaces pour lutter contre l'absentéisme.
L'absentéisme au travail est un phénomène complexe qui nécessite une approche globale et inclusive. Les entreprises ont un rôle crucial à jouer dans la prévention de l'absentéisme et la promotion de la santé mentale de leurs salariés. Il est temps de prendre ce problème au sérieux et d'agir pour le bien-être de tous les salariés.